vendredi 2 mai 2008

ParisCINÉMA. La région Ile-de-France dope le grand et le petit écran Olivier Bureau dimanche 27 avril 2008 | Le Parisien

La commission du film de la région apporte son soutien à ceux qui veulent tourner en Ile-de-France. Une aide déterminante pour une industrie essentiellement francilienne.

LE CONSEIL RÉGIONAL vient de dresser, à Vanves, dans les locaux d'Audiens, la mutuelle du cinéma et de la presse, le bilan de sa commission du film. Depuis sa création en 2004, celle-ci aide financièrement et matériellement les productions ciné et télé. « C'est le service clés en main pour tous ceux qui veulent tourner dans la région, résume Jean-Paul Huchon, président PS du conseil régional.


La région a pris sa place parmi les financiers du cinéma. » Revue de détail.

Davantage d'emplois. Aujourd'hui, sur 138 000 professionnels de l'audiovisuel ou du cinéma, 115 000 se trouvent en Ile-de-France. Chaque année, ce nombre grimpe d'environ 2 %. Mais depuis 2006, ce sont les permanents et non les intermittents qui augmentent. « L'Ile-de-France est l'une des rares régions au monde à concentrer autant de pros, assure Olivier-René Veillon, directeur de la commission. En quelques jours, on peut recruter 200 danseurs capables de faire du Bollywwod au Trocadéro ! »

Des aides par millions. Les aides de la région sont monumentales : 10 millions d'euros en 2004, 14 millions les années suivantes via le fonds régional ainsi que des crédits d'impôt pour les productions françaises, de l'ordre de 50 millions d'euros pour le cinéma et de 40 millions pour les oeuvres audiovisuelles.

Poids lourds et exotisme. 2005 a été l'année de toutes les gloires. Des superproductions américaines, les tournages du « Da Vinci Code » de Ron Howard ou de « Marie-Antoinette » par Sofia Coppola ont rapporté près de 50 millions d'euros à la région. Côté français, le dernier blockbuster avec Sophie Marceau, « les Femmes de l'ombre », a été réalisé dans le Val-d'Oise. Plus loin, Costa-Gavras a posé il y a quelques jours ses caméras à Corbeil-Essonnes (91). Une nouveauté : l'exotisme s'importe bien en Ile-de-France. Paris et ses environs attirent désormais les cinéastes asiatiques. Dix films indiens, une série chinoise filmée à Paris et dans le secteur de Fontainebleau ainsi que le premier film indonésien entièrement tourné à Paris ont marqué 2006 et 2007.

Une concurrence européenne. Le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Hongrie ou Malte proposent un crédit d'impôt à toutes les productions. En France, cet abattement se limite aux films officiellement estampillés « français ». Un agrément sans lequel la région ne peut pas non plus fournir d'aide financière. Il est donc plus difficile de convaincre de grands studios de venir dans la région.

« Certains réalisateurs à forte personnalité comme Stephen Frears ou Sofia Coppola parviennent malgré tout à imposer le surcoût d'un tournage en France à leurs studios », insiste Corinne Rufet, conseillère régionale et présidente de la commission du film.

Besson, l'homme providentiel ? Si, aujourd'hui, l'Ile-de-France compte déjà 80 plateaux de cinéma, à Bry-sur-Marne (94), Saint-Denis, Stains (93) et à Arpajon (91), la prochaine installation d'une Cité du cinéma à Saint-Denis par Luc Besson pourrait changer la donne. « Il sera un atout, reconnaît Olivier-René Veillon. On va compter sur lui pour faire venir des productions internationales. »

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