mercredi 29 août 2007

Currently reading; "Bien entendu... C'est off", by Daniel Carton


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Il y a plusieurs sortes de journalistes. Ceux qui sont couchés et ceux qui sont debout. Il y a aussi le secret le mieux gardé de la corporation : celui de sa paresse organisée (p 75-76)
Aux petits déjeuners, déjeuners, dîners, les assiettes en débordent ! Off the record. Confidentiel. Secret. A ne jamais répéter, du moins, pas à plus d’une personne à la fois. C’est la première chose que j’ai découverte en arrivant à Paris. Le off, c’est l’heure om chacun s’approche au plus près de sa vérité ; où les sentiments purs et impurs sur les hommes et les choses se laissent aborder. Le off, c’est la cabine de déshabillage du politique où les vérités peuvent se mettre à nu mais d’où certains ressortiront habillés pour quelques hivers. Les politiques ne sont courageux que dans la clandestinité. (p 101)
Science éclairante lorsque l’on se battait pour des idées, science obscure quand il n’y a plus en débat que petits intérêts et préservation de postes. J’avais presque honte de devoir avouer à mes débuts que je n’avais pas « fait Sciences Po ». Je pensais que c’était une tare tellement certains me regardaient de haut. C’était une chance ! « La science politique n’existe pas ». J’avais entendu, au début de la campagne présidentielle, Chevènement le confesser après plus de trente ans de pérégrinations dans le milieu. Personne ne s’y est attardé. Car, on me l’avait rétorqué un jour, concéder un tel aveu, « c’est tuer le métier »…. « Sciences Po » n’est plus qu’un moule déformant, un bocal hermétique de consanguinité médiatico-politique, une plaie purulente sur le corps arthrosé de la politique française.
Ses filières, c’est bien le mot, n’ont fait que resserrer les liens complices entre hommes politiques et journalistes politiques, formés et déformés à la même enseigne, imbus de leur savoir trompeur et dérivant la main dans la main sur le même radeau. Tous ces disciples borgnes me font penser aux médecins de Molière tellement ravis de parler leur latin de cuisine. Ils ne soignent personne. Personne ne les comprend. Ce n’est pas leur problème. Le sentiment d’appartenance à la même caste supérieure emplit amplement leur vie.
Ne pouvant soupçonner qu’un journaliste du Monde ne soit pas marqué de son label, le noble institut de la rue Saint Guillaume me proposa, fort aimablement, de dispenser aux étudiants des séminaires sur un vaste programme pompeusement intitulé « éthique et communication ». J’y serais encore si, au bout de trois ans, je n’avais décidé, de moi-même, de clore cet enseignement qui nous emmenait loin, trop loin à coup sûr. A chaque rentrée, j’expliquais à ces très sages jeunes gens que je ne croyais pas à la « science politique ». Ils me regardaient avec des yeux ronds comme si je remettais en cause leurs années de scolarité. Je voulais leur enlever le latin de la bouche ! Nous passions nos heures communes à disséquer le discours des politiques, leurs motivations réelles, leurs évidentes contradictions, à démonter les ententes avec la presse et ils finissaient par comprendre qu’on se situait assez loin d’une science exacte. (P 164-166)
Pour exister, se sont-ils persuadés, il faut paraître. « Avant, m’expliquait Sarkozy, on faisait et après on faisait savoir. Maintenant, il faut faire savoir et on voit si on peut faire ». (p 171)

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