
Ce livre, c’est comme une limonade tiède. On ne traîne pas trop à le lire (lu en moins de 24 heures), ça a la saveur suave de l’été qui s’en va à pas feutrés. A lire l’été justement.
J’ai été agréablement surprise par le style de Nicolas Rey. M’attendais à quelque chose de beaucoup plus cynique. Devenir papa, ça rend plus tendre face à l’écriture, peut être, n’est ce pas Monsieur Rey…
P 16 : Il faut raconter Arianne Backer, Candice. Il faut commencer par elle si vous voulez comprendre, un peu. On est tous à l’affût d’un corps étrange, d’un visage capable de rendre douce la guillotine même, tous programmés pour finir comme le plus grand nombre mais, juste avant, croiser un regard de magicienne, un regard de fille gênée, un regard d’enfant, et terminer seuls, à raconter Arianne Backer une dernière fois. »
P 56 : « Les hommes sont des insectes bourrés d’angoisses qui flippent à l’idée du long sommeil. »
P 145-146 : « Je sais. Je m’en suis occupé alors qu’elle n’était qu’une couche-culotte. Sûr qu’elle ne s’en souvient même pas. Moi, je n’avais rien demandé. J’avais même insisté auprès de ma femme pour avoir un enfant, comme ça, dans le feu de l’action, en amoureux, j’avais demandé un enfant dans l’absolu, comme un projet lointain. La belle affaire. Voilà que ça arrive. On baise un peu et le pire arrive. Un nourrisson. Pire qu’un état de siège, Frank, vous pouvez me croire. Dix ans de vie commune. Il fallait bien qu’on trouve une occupation. Ensuite, les « amis » vous félicitent après trois mois de grossesse. Des malades, Frank, vous pouvez me croire, de véritables malades. « Félicitations au futur papa ! » Me féliciter de quoi ? D’avoir éjaculé le mauvais jour ? « Toutes mes félicitations, John ! ». Merde. Je n’avais pas gagné Wimbledon. Je n’avais pas franchi la cordillère des Andes en sandalettes. Félicitations de rien du tout, les gars. N’importe quel connard peut faire un gosse. La preuve en est faite tous les jours sur terre, mon cher Frank, il n’y a qu’à ouvrir les yeux à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. La plupart des gens qui décident de procréer sont en majorité des cons. »
P 232 : « Aimer une personne » signifie que l’on doit tout faire pour qu’elle puisse vivre sans vous. Pour que votre départ ne perturbe pas sa vie. Rendre Arianne dépendante de nous, c’est mal l’aimer »
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