
« Elle ignore la nature de cette soif, elle se sent tout simplement abandonnée, environnée d’un désert de solitude qui lui donne une impression de vide complet. Ce désir indéfinissable la tourmente sans qu’elle puisse s’en défaire »
« La fumée du tabac ordinaire perd peu à peu de son âcreté , elle s’adoucit, mais d’une douceur qui crée un état d’hébétude. Ils sont presque endormis, ne gardant éveillé qu’un fil de conscience qui se balance comme un fil de soie flottant. Ce fil de conscience éveillé s’enroule autour de leur corps détendu, sans défense, il les taquine négligemment, comme un insecte caressant qui grimpe doucement le long du petit bras d’un enfant endormi dans l’herbe fraîche sous un chaud soleil ; comme un jet de lait jailli du sein maternel qui balaie doucement la tendre gorge d’un nourrisson ; comme une silencieuse pluie de printemps qui imprègne la terre desséchée ; comme un vent frais qui se faufile parmi les feuilles pour caresser votre corps en sueur par une nuit de canicule. Plus leur sommeil est profond, plus cette conscience se manifeste avec audace et vigueur, plus elle s’enfonce jusqu’aux régions les plus secrètes et les plus sensibles de leur corps. Elle arrive à parcourir, palper et caresser leur corps tout entier. Ils éprouvent un bien-être inconnu, leur sommeil tient de l’ivresse, il se manifeste par de légers ronflements. Cette sensation, lasse d’avoir accompli sa tâche, s’assagit, se repose et s’endort elle aussi. » p 80
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