Comment vit la danse en Ile-de-France
Une étude sur la danse en Ile-de-France pointe les richesses et les limites d'un secteur très disparate.
Une étude, publiée après huit mois d'enquête, dresse un état des lieux des compagnies de danse en région parisienne. Elle a été menée par l'Action régionale pour la création artistique et la diffusion en Ile-de-France (Arcadi). Cette région est bien la plaque tournante de la danse contemporaine, avec 229 compagnies, soit plus du tiers des troupes recensées en France - autour de 550. Elle concentre aussi près de 50 % des dates de spectacles.
Mais l'enquête pointe une grande disparité et la précarité de la plupart des troupes : 37 % des compagnies ont un budget inférieur à 50 000 euros, alors que seulement 3 % passent le cap des 500 000 euros (la vente des spectacles, plus que les subventions, est le premier poste des recettes). Et les six hauts lieux parisiens (Théâtre de la Ville, de Chaillot, de la Bastille, de la Cité internationale, Centre Pompidou et CND à Pantin) concentrent un tiers des représentations.
La danse est fortement dépendante des festivals - une singularité du secteur -, qui accaparent 20 % des 7 133 événements recensés en quatre ans dans la région. Beaucoup de représentations, donc, mais, là encore, une grande disparité : 80 % des compagnies ont moins de 25 dates par an alors que 5 % des troupes seulement en ont plus de 50. Et plus de la moitié des spectacles ne sont donnés qu'une fois. La durée de vie moyenne d'une pièce varie entre deux et trois ans. Les pièces de petit format (solo, duo ou trio), souples et peu chères, sont les plus demandées par les programmateurs.
La Seine-Saint-Denis arrive en tête des huit départements franciliens avec 246 représentations, suivie par le Val-de-Marne avec 103 dates. Il est vrai que ces deux territoires sont les plus nourris par des manifestations de haut vol depuis le début des années 1980.
75 % des compagnies n'ont aucun salarié permanent (le même pourcentage que pour les troupes de théâtre). Elles emploient en moyenne 9 intermittents par an en CDD. Le manque de lieux de répétitions est crucial. La plupart des compagnies passent d'un studio à l'autre. 71 % bénéficient de résidences dans des théâtres.
Depuis l'étude du ministère de la culture sur le métier de danseur, en 2004, aucune nouvelle collecte d'informations et de chiffres sur ce secteur n'avait vu le jour. Des réunions sont prévues pour soutenir et améliorer la circulation des spectacles - un problème crucial, lié à leur profusion. Et pour irriguer des départements moins bien lotis comme la Seine-et-Marne et les Yvelines. L'Arcadi assure que cette étude ne restera pas dans les placards.
Rosita Boisseau
Article paru dans l'édition du 27.03.08.
lundi 31 mars 2008
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