
Il faut voir les sourires sur leurs visages, éclater aux feux de la scène. Un sourire qui vous serre le cœur, qui les accompagne tout au long du spectacle. Difficile de les voir sur leurs fauteuils, danser, bouger ; bouger, parce que c’est être et dire, transmettre au spectateur toute leur envie de vivre et de bouger. Puis, très vite, la magie de la danse opère.
Le spectacle navigue entre moments graves, touchants, aériens, et drôles. Le hip hop comme le slam grandissent et propulsent ces jeunes de Villiers-le-Bel sur le devant de la scène parisienne, exultant de joie et de fierté.
Les jeux de relais, de ballets entre enfants valides et handicapés étaient orchestrés d’une main de maître, sur la première partie, scellant un véritable échange entre ces enfants, et surtout, les mettant tous à l’honneur…
De loin, probablement, le meilleur spectacle (Compagnie DK Bel, Comme unique, et Passage) vu durant la soirée aux rencontres urbaines…. Ces jeunes nous ont, tout simplement, offert de la grâce…
Un public très énergique, survolté même, attendait les troupes Lao Bang Fai Crew, X-Press, Compagnie Ultimatum Step, Cie Ultime, et Collectif 6e Sens dans l’espace Charlie Parker.
Lao Bang Fai Crew, avec Fang Lao, avait touché droit au cœur mon ami togolais qui m’accompagnait ce soir-là, lui rappelant son pays natal. Leur hip hop fait parfois des clins d’œil aux traditions du Laos, notamment le repiquage du riz. Un hip hop aérien, est-ce d’ailleurs l’apport de l’Asie dans leur façon de danser ?
Puis, le trio de X-Press, avec Trio, introduisait un hip hop très bien ciselé, efficace, et visuellement intéressant, s’appuyant sur les codes du hip hop, mais jouant sur son graphisme. A suivre, donc. Elément notable, deux filles dansent dans ce trio, alors que l’ensemble des spectacles souligne bien la prépondérance masculine dans le monde du hip hop.
La compagnie Ultimatum Step et Un à uns… bon, je n’ai pas vraiment accroché. On comprend qu’ils maitrisent la technique, mais à mon sens, ils ne savent pas encore se libérer des codes du hip hop pour produire quelque chose de plus personnel…
Cie Ultime avec Apparence(s). Très drôle, très vif. Un humour décapant à l’œuvre.
Enfin, Collectif sixième sens, avec Clepsydre. A mon grand étonnement, l’œuvre a captivé les jeunes spectateurs, alors qu’elle était assez exigeante à regarder. Spectacle autour de la quête du temps qui passe, une belle intégration du hip hop, avec une intertextualité assez évidente avec d’autres formes d’arts (visuels, musique, architecture). Beau clin d’œil au butoh, avec le jeu sur le sable/sablier du temps qui passe, et l’appréciation de la lenteur.
Bref, une soirée pleines d’émotion, une chouette (re)lecture du hip hop, et des arts urbains.
Pour finir, quelques mots des ministres présentes à la soirée….
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