
P 12-13 : « Ceux qui ne savent pas condenser sont impudents, tout comme ceux qui laissent leur vie minable se traîner. Ceux qui ne connaissent pas la beauté de la réduction meurent sans comprendre le sens dramatique de la vie »
P 19 : « A notre époque, il n’y a que deux voies pour ceux qui aspirent à être un dieu : la création ou le meurtre »
P 122 : « Une toile blanche. Quelqu’un a émis une hypothèse sur l’origine de l’art chez les hommes préhistoriques : les humains ont toujours eu peur de l’espace vide qui niche au fond de leu âme. Un mur blanc et nu en soi cauchemardesque. C’est pour cela que les enfants gribouillent sur les murs blancs ou font des rayures sur les carrosseries brillantes des voitures neuves. Les gens ont peur des pièces vides, celles dans lesquelles il n’y a ni meubles, ni tableaux, c’est pourquoi ils les remplissent encore et encore. Un coup de téléphone nocturne où on n’entend personne au bout du fil nous donne des insomnies.
Vraie ou fausse, cette hypothèse, selon laquelle l’art vient de la peur, fascinait C quand il avait commencé la peinture. L’idée que la peur intime dont l’origine reste inconnue pouvait être contrôlée par l’art lui apportait au moins une petite consolation, d’autant plus qu’il devait gagner sa vie avec l’art. Mais il lui arrive de se demander aujourd’hui encore : de quoi ai-je peur ? »
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